Il est tard. Les corps sont fourbus. Les crânes surchauffent. Les oreilles sifflent.
La journée a filé rapidement. Très rapidement. Une bonne journée.
Une journée commencée tôt le matin.
Après le petit-déjeuner, nous surprenons un des chefs cuistots en train de trancher, "avec amour" de son propre aveu, d’innocents petits lapins (voir la photo ci-contre).
Le matin, nous avançons sur tous les fronts : d’un côté, Mariana et Paul, dans leur QG de la salle polyvalente et de l’autre, Caroline, enfermée dans son donjon du quatrième étage avec vue sur la mer et les toits de Béziers, s’il vous plaît ! Quand soudain, COUP DE THÉÂTRE, nous voyons débarquer une "meute" d’élèves extrêmement déterminée et guidée par l'inénarrable Priscille. Il est 11h et l’atelier est normalement prévu à 13h. L’équipée sauvage repart donc bredouille vers de nouvelles heures de cours. Puis, l’heure est venue pour nous de savourer, avec voracité, nos petits lapins, entraperçus le matin même. Effectivement plat préparé avec amour. Très réussi !
Deux heures plus tard, nous retrouvons nos deux acolytes de la "Poly", comme on dit dans le jargon Mermozien, pour ce fameux atelier. Tout ça démarre laborieusement. La classe est nombreuse (28 élèves) et il leur est difficile à tous de s’exprimer devant les autres. On entend de fameuses répliques qui ressortent régulièrement en atelier théâtre : "Non, vas-y, c’est trop la honte! Je vais pas faire ça". On a droit à la foire aux fous rires. Le trac et la crainte du regard d’autrui prend le dessus… Quelques instants savoureux malgré tout et à la fin, la satisfaction d’entendre un élève nous dire que ça lui a fait du bien de braver sa peur pour affronter la scène en solo devant les autres.
Ensuite, réunion improvisée avec Mariana, Paul, Priscille et Anaïs Escriva qui travaille aux relations publiques à Sortie Ouest, haut lieu de la culture dans le Biterrois. Nous échangeons sur le projet autour d’un café et de viennoiseries.
Puis nos deux acolytes de la "Poly" montent au donjon pour lire une scène que Caroline vient de terminer. Attention Encre Fraîche. Nous découvrons le travail avec gourmandise. Moment d’excitation et de plaisir partagé.
Sans transition : cantine.
Et une polenta, boulettes de viande plus tard, c’est "Au théâtre ce soir" avec les internes. L’humeur est badine et le ton espiègle. Ils se sont, entre autres, inventé des super-pouvoirs. Nous avons donc eu l’honneur de rencontrer "super chrono", qui a le pouvoir d’arrêter le temps ou encore "super grandeur" qui peut faire grandir les gens aussi bien extèrieurement qu’intérieurement.
Et là tu crois que c’est fini ! Et bien pas du tout. Nous peaufinons la lecture de demain dans nos chambres d’internat. Bonne nuit quand même.